mardi 4 novembre 2014

Incendies de Wajdi Mouawad



Où commence une histoire?
Celle-ci se déroule dans un huit clos autour du testament froid d'une mère qui s'est muée dans le silence depuis des années. 
Jeanne et Simon ses enfants, sont troublés par ces deux lettres à délivrer respectivement à leur père et à leur frère. Pourquoi Nawal leur mère, n'a t'elle jamais mentionné leur existence? 
Cette quête va les emmener dans les déserts arides de Libye à la rencontre du passé houleux de Nawal.
Est-ce possible que cette inconnue est été leur mère?  
Les traversés des dunes de sable bouillants n'ont rien de facile. Mais peut être que Jeanne et Simon trouveront enfin la réponse à leur questionnement sur leurs origines derrière l'une de ces dunes.
La vérité est parfois douloureuse à dire, mais surtout à entendre...


Ce livre est tout simplement magnifique.
Dépeindre la guerre et ses horreurs n'est pas une tache facile et Wajdi Mouawad le fait avec brio. 
J'étais un peu réticente à lire une pièce de théâtre. Ce n'est pas ce que je préfère lire. Mais "Incendies" se lit comme un roman et les images que l'auteur nous insuffle à l'esprit sont intenses, bouleversantes et parfois même effroyables. 
Il y a l'incendie de ce bus en plein désert mais aussi cet enfant élevé pour tuer et l'ironie du nez d'un clown... 
Ce livre est atemporel car il critique l'horreur de la guerre en général. On ne sait pas qui tire sur qui. Il n'y a pas de camps accusé en particulier car ils sont tous fautifs. 

L'adaptation cinématographique est très jolie. Les images sont magnifiques et la B.O de Radiohead donne des frissons. Les acteurs sont vraiment très bons. Une belle preuve que le cinéma québécois n'est pas à mettre à la poubelle!
  Bien entendu, je trouve le livre plus touchant par ses détails et par la représentation imaginaire que l'on se fait des scènes.

En conclusion, c'est l'un de mes livres préférés et je vous le conseille fortement! 

lundi 3 novembre 2014

L'institut du Monde Arabe

La culture arabe est l'une des plus ancienne, des plus riches et des plus belles du monde. Avez-vous déjà observé de près la calligraphie du Coran ou de la Torah? L'IMA vous permet de le faire, grâce à sa collection personnelle.
L'IMA, c'est un peu la matérialisation des liens franco-arabes. Un petit souffle chaud provenant du désert subsaharien, ça ne vous donne pas envie?

 Je vous conseille surtout d'aller voir  l'exposition  "Le Maroc contemporain"qui s'y déroule jusqu'au 25 janvier 2015.

Le Musée
J'ai trouvé la collection d'objets de l'IMA très jolie. Les explications sont claires et concises.
Mais pour ma part, je trouve que la configuration des salles ne mettent pas forcément en valeurs les œuvres d'art. Je n'ai pas trouvé l'endroit très chaleureux, et cette austérité ne colle pas avec la culture arabe.



En revanche, le musée propose des spectacles de musiques et de danses, qui ont ma foi, l'air plutôt sympa. A tester donc!  La vue du dernier étage sur Paris vaut également le détour. 





L'exposition en trois oeuvres

Amateurs d'Art, vous trouverez sans aucun doute l'exposition très sympa. Photographie, peintures, œuvres abstraites... Il y a à peu près 5 thèmes (si je ne m'abuse), répartis sur plusieurs salles.


Le niveau +2   est celui de La Réinvention. On y trouve des œuvres modernes et traditionnelles à la fois. Comment est-ce possible?

Le travail de Farid Belkahia se fait sur des peaux d'agneaux qu'il taille et décore avec des tatouages.


Farid Belkahia, Main, pigments naturels sur peau. 

"Années 60. L'abstraction, qui respecte si bien la convention religieuse de non-représentation de la figure humaine, domine l'art contemporain au Maroc. Très vite pourtant, les artistes s'interrogent: Comment rendre la réalité dans un cadre aussi étroit, à l'intérieur de ces lignes droites et de ces angles? En la subvertissant, en lui inoculant un peu de la chaleur du désert, de courbes féminines, de signes magiques, porteurs de savoir ancestral. Ce sera la démarche de Farid Belkahia (1934-2014), pour qui la tradition est le futur de l'homme "  Le point
 En pleine périodes des printemps arabes ces artistes ne cherchent-ils pas tout simplement à revendiquer une identité culturelle Marocaine?   


Au niveau +1 , le thème est celui de La quête spirituelle.

 Il ne faut surtout pas rater l'oeuvre de Younès Rahmoun! 
Devant vous, une petite entrée sombre avec un panneau "enlevez vos chaussures avant d'entrée".
Je m'attendais donc à quelque chose emprunt de religiosité. N'est-ce pas avant d'entrée dans la salle des prières d'une mosquée que l'on doit enlever ses chaussures?

Et bien oui, c'est assez religieux. En rentrant dans la pièce, j'ai poussé une exclamation, face à la beauté des suspensions lumineuses. Mais ce qui m'a vraiment touché, c'est ce son en arrière fond, qui invite à la méditation, au mysticisme et à l'extase. Je n'avais qu'une envie: m'allonger par terre et observer les luminaires au-dessus de ma tête. J'ai été très vite imité par des inconnus.


Au niveau -2, on y parle de l'égalité des femmes, avec ou sans voile. Comment être libre de son corps?

 La vidéo 2 minutes 45 à Marakech de Nadia Bensallam m'a troublée.  On la voit entrain de marcher dans une rue de Marrakech, niqab jusqu'au genoux, talons aiguille et sac à main voyant.Parfois elle fume comme ça, en pleine rue.
Les réactions ne se font pas attendre, elle est insulté
 par les femmes majoritairement. L'une va jusqu'à souhaiter sa mort.
Quel est le but de cet oeuvre? Parler de la condition de la femme dans la société marocaine et de " l'hypocrisie autour du port du voile".

Un peu de thé?

Bien entendu, en grande gourmande que je suis, il était impossible de ne pas finir cette journée par un thé arabe. J'ai choisi l'ambiance chaleureuse de la  tente installée sur le parvis de l'IMA.
Les pâtisseries y sont vraiment délicieuses! Je vous conseille particulièrement les cornes de gazelle, très bien aromatisés en fleur d'oranger. 
J'ai adoré l'ambiance et la décoration chaleureuse de cet endroit. J'ai également beaucoup apprécié le travail des artisans dans la tente. C'était un peu chère pour acheter quoi que ce soit, mais mes yeux se sont régalés aussi bien que mes papilles!